Le vignoble du Rhône s’étend de part et d’autre du fleuve, sur environ 250 kilomètres, d’Avignon et Châteauneuf-du-Pape au sud jusqu’à Vienne et Condrieu au nord, pour une superficie de 79 000 hectares dont 71 000 en AOC.
Un vignoble chargé d’histoire
La vigne, déjà présente antérieurement dans cette région,...
Vins des Côtes du Rhône
Le vignoble du Rhône s’étend de part et d’autre du fleuve, sur environ 250 kilomètres, d’Avignon et Châteauneuf-du-Pape au sud jusqu’à Vienne et Condrieu au nord, pour une superficie de 79 000 hectares dont 71 000 en AOC.
Un vignoble chargé d’histoire
La vigne, déjà présente antérieurement dans cette région, était cultivée de manière systématique sous les Romains, qui utilisaient le Rhône comme une grande voie d’accès depuis la Méditerranée jusqu’au nord de la Gaule. Ce sont eux par exemple qui ont fondé la ville de Vienne, centrée autour du vin et de son négoce, et qui y ont fait construire de grands ateliers d’amphores. Au Moyen-Âge, l’Église a permis à la viticulture de prendre un nouvel essor, puis au 13e siècle, Louis VIII a cédé le Comtat Venaissin au pape Grégoire X. Les papes suivants se sont installés à Avignon, faisant construire leur résidence d’été dans la campagne avoisinante, à Châteauneuf-du-Pape. Innocent VI, qui appréciait grandement les vins de Châteauneuf, a contribué à leur réputation. Les vins étaient expédiés par voie fluviale pendant plusieurs siècles. En 1650, une réglementation a garanti la qualité et la provenance des vins de la « Coste du Rhône », c’est-à-dire les vins produits dans les environs d’Uzès. Ce n’est qu’au milieu du 19e siècle que les Côtes du Rhône s‘étendent à toute la rive gauche du fleuve. Leur AOC a été reconnue en 1933.
Des conditions favorables à la viticulture
La région est partagée, d’un point de vue climatique et géologique, en deux zones par une ligne est-ouest au-dessus de Montélimar. La zone nord, de Vienne au sud de Valence, est le berceau des Côtes du Rhône, qui dominent le fleuve, tandis que les pentes face à la Drôme abritent le secteur du Diois. La zone sud est plantée de vignes autour d’Orange et de Montélimar à Avignon. La région, traversée par le Rhône qui sculpte son terroir, est caractérisée par des paysages splendides et des sols variés. Elle est délimitée par de hauts reliefs : le Luberon au sud-est, à la limite du vignoble provençal, le massif des Alpilles au sud, les chaînons des Baronnies et de Ventoux à l’est, l’Ardèche avec ses hautes garrigues à l’ouest. Le climat au nord est semi-continental avec des influences méditerranéennes, et plus l’on descend, plus ces influences se font sentir. Avignon connaît ainsi deux saisons sèches : une longue en été et une courte en fin d’hiver, avec des orages en automne. Le mistral soufflant du nord peut être violent, mais il est le plus souvent bénéfique au vigneron car il chasse l’humidité. Le vignoble du Rhône fait le bonheur de trois cépages noirs : la syrah, prépondérante au nord de la Vallée du Rhône, aux arômes de fruits rouges et aux senteurs poivrées ; le grenache, donnant des vins très riches propices à la garde ; le mourvèdre, avec des vins qui au fil des années développent des arômes de fruits noirs et de gibier ainsi que des senteurs poivrées. D’autres cépages sont utilisés en complément, dont le carignan et le cinsault. Les principaux cépages blancs sont la marsanne, originaire de l’Hermitage, qui lorsqu’elle est associée à la roussanne donne des vins capables de bien vieillir ; le viognier, très parfumé, qui donne ses lettres de noblesse à l’appellation Condrieu ; le grenache blanc au sud ; la clairette, riche en sucre ; le bourboulenc ; l’ugni blanc ; le picpoul blanc ; le muscat…
Des appellations prestigieuses
Le vignoble du Rhône comprend des AOC dont la renommée dépasse les frontières de la France. Ce sont par exemple au nord des AOC aux accents pleins de noblesse, telles que la Côte-Rôtie sur des sols pentus et métamorphiques ; Condrieu, aux sols pierreux, paradis du viognier ; Saint-Joseph, aux sols granitiques ou plus marneux au sud ; Hermitage, avec des sols pentus granitiques et des parties plus calcaires et siliceuses. Au sud, des AOC chantent la gloire de terroirs antiques, telles que Gigondas, avec des argiles et des marnes calcaires, Châteauneuf-du-Pape, au terroir de calcaire très pur et de cailloux roulés, ou encore Vacqueyras, aux sols sablo-argileux et caillouteux. De plus, il existe depuis 1966 les AOC Côtes du Rhône Villages, qui font le bonheur des amateurs par la diversité de leurs terroirs et la richesse de leur palette aromatique. Les vins doux naturels et les effervescents tels que la Clairette de Die ajoutent à la variété des appellations.