Classements des crus, commercialisation via « la Place », effet millésime… le vignoble de Bordeaux se singularise autant par son histoire que par sa situation géographique. Mais derrière cette apparente complexité, le Bordelais est clairement pour l’amateur une mine de découvertes et valeurs sûres.
Bordeaux, la ville « au...
Classements des crus, commercialisation via « la Place », effet millésime… le vignoble de Bordeaux se singularise autant par son histoire que par sa situation géographique. Mais derrière cette apparente complexité, le Bordelais est clairement pour l’amateur une mine de découvertes et valeurs sûres.
Bordeaux, la ville « au bord de l’eau »
Parmi toutes les villes françaises, la ville de Bordeaux est particulièrement connue pour la qualité de vie qu’elle propose. Nichée entre l’Océan Atlantique et la Garonne, elle bénéficie aussi d’un climat très agréable, tempéré par ces deux masses d’eau qui jouent un rôle de régulateur thermique. Un atout idéal pour les vignes en été, notamment sur la presqu’île du Médoc.
Plus grand vignoble d’appellation d’origine en France, le Bordelais compte près de 111 400 hectares de vignes AOC en production (chiffres 2018), soit environ 30% du vignoble français, avec 65 appellations d’origine contrôlée (AOC) et près de 6000 châteaux. Cette suprématie est bien sûr due à l’excellence des terroirs, mais aussi au savoir-faire incomparable des vignerons et vinificateurs, dont certains formés à la faculté d’œnologie de Bordeaux. La région produit des vins rouges, des blancs secs, des blancs liquoreux, mais aussi des rosés et des crémants.
Trois principaux cépages rouges sont ainsi vinifiés : le merlot (66% de la surface), le cabernet-sauvignon (22%) et le cabernet franc (10%), avec en complément éventuel du petit verdot, du malbec et du carménère. Les vins blancs proviennent du sauvignon (45%), du sémillon (47%) et de la muscadelle (5%), avec parfois des cépages minoritaires en complément (sauvignon blanc, de colombard, ugni blanc, merlot blanc) 2%
La production est nettement soumise à « l’effet millésime » lié aux conditions climatiques de l’année : tantôt océaniques, tantôt solaires, les millésimes contribuent à enrichir encore l’offre des vins de Bordeaux.
Crus Classés et belles révélations
Parmi les vins de Bordeaux les plus recherchés, les crus du Médoc (à Margaux, Pauillac, Saint-Julien et Saint-Estèphe en particulier), des Graves (Pessac-Léognan), de Saint-Emilion et de Pomerol, ou encore de Sauternes, occupent la première place. La plupart de ces appellations sont soumises à des classements qui distinguent certains crus, voire les hiérarchisent. Le classement du Médoc et du Sauternais, créé en 1855, ainsi que celui des Graves en 1953, sont immuables ; le classement de Saint-Emilion, établi en 1955, est révisé tous les 10 ans, celui des Crus Bourgeois médocains (1932) est revu chaque année depuis 2010. Au total le Bordelais compte 159 Crus Classés.
L’appellation Pomerol, elle, n’a pas fait le choix du classement : le haut niveau qualitatif global des vins, pour de faibles volumes dus à la surface restreinte des exploitations, suffit aux yeux des professionnels et des amateurs.
Au-delà des Crus Classés et châteaux emblématiques, le Bordelais c’est aussi une myriade de petits crus sur d’autres appellations moins en vue, comme les AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Fronsac et Canon Fronsac, Montagne-Saint-Emilion et autres AOC satellites, ou encore les Côtes de Bordeaux. Ces terroirs constituent une mine de valeurs sûres et découvertes à prix doux. D’autant que la qualité globale des vins de Bordeaux n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui, grâce à une connaissance approfondie des sols et à des équipements ultra modernes dans la plupart des châteaux depuis ces dernières années.
Dans la Place !
Les origines viticoles de Bordeaux remontent à plus de 2 000 ans : des vignobles existaient déjà avant l'arrivée des Romains en 56 avant J.C. Mais le commerce des vins bordelais s’est véritablement structuré au milieu du 18e siècle et fonctionne toujours aujourd’hui selon sur le même modèle, unique au monde : au lieu de commercialiser leurs vins en direct auprès des professionnels, les grands châteaux bordelais les vendent exclusivement à des négociants, par l’intermédiaire de courtiers qui veillent au bon déroulement de chaque transaction pour les deux parties. Le trio châteaux-courtiers-négociants constitue ce que l’on appelle « la Place de Bordeaux ».
La commercialisation de chaque nouveau millésime se déroule intégralement en primeur, lorsque les vins commencent à peine leur élevage en barriques dans les chais des châteaux. Ils arriveront chez les négociants 24 mois plus tard, après leur mise en bouteilles, pour être distribués aux professionnels aux quatre coins du monde.